03/02/2013

y a Sissi sur la 6 et Hanin sur la 1 V2.0

Comme je vous l'annonçais dans ce billet, je me suis permis de faire une version spéciale connards #PSpute et non-comprenants de ce billet, je leur pré-mâche un peu le travail qu'ils puissent, exceptionnellement, comprendre un texte de plus 140 caractères ! Il est bien évident que je n'ai pas modifié la moindre virgule du texte en question !

Le but de ce barbouillage dégueulasse est juste de prouver au petits censeurs s'érigeant en détenteurs de la vérité de gauche que pour les concours de la plus grosse bite de gauche, je suis prêt !

Bien  allons-y !


 <Insultes sincères et ou méchanceté = violet>

Petit tas d'excréments à la perspective unipolaire. Petit potentat de campagne avec pour tout baise-en-ville intellectuel un vague petit bac et une pauvre école de commerce de Chicago les Pétoncles. Mais papa était docteur, ou notaire, alors un nom connu, ça aide.... Détenteur de la vérité économique en Tergal doublé croûte de soie en plastique, tu assènes tes platitudes comme autant d'avis d'expert !

<humour (pas drôle inclus !) = surligné orangé>
Puis tu viens à la télé pérorer, étaler ton inculture et tes petites phrases apprises par cœur. Quelques citations de grands penseurs tels que Charles Pasqua ou Michael Youn, un ou deux syllogismes à la sauce Chuck Norris. Deux statistiques au jus d'OCDE ou d'Opinionway, et voilà l'étendue de ta réflexion politique, la puissance de ton analyse, ENA rien à foutre des gens ! HEC les chiffres qui comptent ! C'est le chef de cabinet qui t'a appris ça !

<constats politiques = rien, noir>

Perdu dans un petit labyrinthe de souris de laboratoire, tu fais ton chemin à la recherche du bout de fromage, retournant ta veste au gré des intervenants et interventions, tu affables, tu politesses, tu mondanités et reptations, tu louvoiements et reniements, tu TINA par-ci TINA par-là ! Petit rien à la logique bancale et parcellaire, à la vue courte et aux idées sclérosées, tu connais bien un ou deux subjonctifs, mais tu crains qu'ils ne soient mal interprétés par ces bouseux qui te donnent leur voix.

Ils attendent, eux, qu'on leur explique un peu le monde ! Ils sentent bien confusément que c'est un peu plus complexe que ce que tu essaies de leur faire croire. Oh, ils se doutent bien qu'un vague système d'entente existe entre la presse, la plupart des syndicats, édiles locaux et représentants, patrons de grands groupes, entre euro-députés et commission... D'ailleurs ils regarderaient bien 'Les nouveaux chiens de garde" dont le voisin leur a parlé, mais Télé 7 Jours et Ouest-france ont dit que c'était grotesque et caricatural, avec la finesse d'analyse qu'on leur connaît ! Et puis bon, y a Sissi sur la 6 et Hanin sur la 1 !

<question centrale = surlignage vert>
Mais aussi bien, comment mettre cela en mots, et faire en sorte que ces mots portent quand tout ce que leur sert la boite à cons est une vague bouillie à base de neige et de "m'as-tu vu sale nègre", de "Moi président", et de "laïcité positive", d'assistanat et de salaires qui baissent.

Oh, il en est bien un qui pourrait leur donner un peu envie, mais il sonne quand même furieusement coco le méluche ! Et puis si c'est pour encore se manger des moqueries pendant 20 ans comme avec Marchais, à quoi bon ?

<ATTENTION : DANGER WARNING 2nd DEGRÉ, HYPERBOLE, ILLUSTRATION, DISCOURS RAPPORTÉ, GIFS ANIMÉS, MISE EN EXERGUE, GUILLEMETS, CLIGNOTEMENTS : Ce que pense Roger Marcel Chombier, qui écoute vaguement Europe 1, et regarde le journal de TF1 : surligné en jaune>
« Et pis bon, les communisses, hein on a vu, merci !! Si, y a Jean-michel Aphatie qui le disait l'aut' jour ! Même qu'il était d'accord avec Zemmour ! Alors ben y a Le Pen, elle cause comme lui, mais elle, elle veut foutre les bougnoules dehors.

Ce qu'on veut, nous, c'est mettre un bon coup de pied au cul de ces politicards ! Et que not'salaire, il augmente ! Y'en a marre de ces musulmanistes qui vivent des allocs, et de ces fainéants de fonctionnaires qui foutent rien ! Et le RSA qui augmente, oui, pas beaucoup, mais il augmente, lui ! Pas comme nos salaires ! Et tous ces étrangers ! C'est de leur faute s'il a pas de boulot, René. En fait, Le Pen, c'est comme Mélenchon, mais avec le problème des bougnoules réglé ! Même Le Monde, il ledit dans ses dessins ! »
<constats politiques = rien, noir>
Elle est terrible, elle est redoutable cette rengaine, elle s'auto-alimente, mélopée ou hurlement selon qu'elle vient d'une droite soft genre PS ou dure, genre FN, Valls ou UMP ! Les gens entendent ce discours, le comprennent, il est tellement simpliste, alors, on le leur vend et revend et survend, chante et rechante, en y ajoutant des Mérah et des Ben-Laden de gouttière, et le tout avec des mots de plus en plus simples, des slogans de plus en plus... décomplexés ! L'ironie low-cost et hargneuse, le scandale ultime d'une caste de profiteurs au service d'une politique économique servant uniquement à masquer les vrais coupables, les vrais profiteurs !

<question centrale = surlignage vert>
Alors, quoi, pourquoi ne pas se laisser à la facilité ?

« Adonnons-nous au bouc émissaire, l'arabien, le musulmaniste, l'assisté du RSA, le chinois.. c'est simple, c'est pas nous, et avec ça, même le voisin le plus .... con, ben, y comprend et on se fâche pas, avec personne ! Ah, si, des fois on gueule un peu sur les bougnoules ! Ah 'tention, hein, je dis pas ça pour Mouloud, qu'est bien sympa, sur le chantier... et aussi avec l'autre con d'en face là, mais si, tu sais bien le fonctionnaire de la mairie, là, çui du service communication, qu'est au syndicat ! Lui il va venir nous gonfler avec ses grandes phrases et ses grandes idées, et comme par hasard, il a tout prévu, dès que tu lui dis un truc, il a une réponse, mais c'est facile pour lui, il nous embobine avec ses grandes phrases !! Quel con ! Les arabes à la flotte et tout le monde sera content , ça c'est du concret !

Il peut rien faire comme tout le monde ce fainéant-là ! Ah, ça, c'est sûr, c'est pas avec ses horaires peinards de la mairie qu'il va être fatigué en rentrant, lui, hein ! L'a pas grand chose à foutre que de coller des idées tordues les unes derrière les autres ! »
<constats politiques = rien, noir>
Voilà, c'est comme ça que ça passe ! C'est grâce à votre discours de classe, et le formidable succès de votre guerre idéologique, à votre détournement des mots que nous en sommes là ! Quand "plan de sauvegarde de l'emploi" signifie licenciements en masse facilités grâce à la CFDT ! Ce discours qui fait que quand (au hasard), un sous-ministre de gôôôche dit "je n'ai jamais cru à la lutte des classes", 

« c'est pas nous qu'on ira y dire eul'contraire, hein ! paske faudrait espliquer ! Et personne y m'a espliqué à moi ce qu'c'est la lutte des classes ! »


<constats politiques = rien, noir>

Vos mots semblent avoir gagné, vos richesses ont augmenté de 60%, la CFDT vous soutient, et nous, ben, on lutte ! On est obligé de lutter contre les renoncements et les trahisons successives d'une gauche qui n'en a plus que le nom.. contre ce larbinisme, cet arrivisme, cette capitulation sans combat de parti d’apparatchiks, ce parti anciennement socialiste qui crache sur le PCF comme étant un parti d'appareil (c'est à dire sans base, mais avec des élus ! ben tiens !) un parti qui a tellement de monde à placer, un parti dans les idées duquel tout le monde se retrouve, même un chirurgien millionnaire, où un patron de l'OMC ! Un parti qui se dit de gauche, parce que ça rapporte des voix, parce que donc, ça rapporte de l'argent, et des postes, et des amis, et du pouvoir ! Un parti qui veut disputer à la droite sa capacité de "raisonnabilité" et de pragmatisme, son principe de réalité. Un parti qui va disputer avec succès le concours de celui qui fait jouir Parisot le plus vite ! Un parti qui, courageusement, va se dédire parce qu'il faut être réaliste ! Un parti qui, cependant, se bat tellement fort pour usurper la notion de gauche qu'il la discrédite toute entière ! Et ça a été si facile avec les renoncements successifs du PCF, les théories séduisantes et pittoresques mais creuses des trotskistes...

<Mon positionnement = Times gris>

Alors oui, y a Mélenchon ! C'est et la chance et la malédiction du Front de Gauche !

D'abord parce que je suis et resterai éternellement un adversaire convaincu et acharné de tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à un culte de la personnalité, ou à la recherche d'un homme providentiel !

Mais voilà, il y a Mélenchon ! Mélenchon qui est l'un des seuls hommes politiques actuels à développer une pensée systémique, à avoir une vue d'ensemble, l'un des seuls à pouvoir envisager chaque problème sous différents angles. Quelqu'un qui parle un français châtié, qui sait tenir à distance les petits roquets aux ordres quand ils veulent lui mordre les mollets (pour rester poli), Mélenchon qui pense parle agit et argumente comme un philosophe qu'il est !

C'est ce Mélenchon là qui est et une chance et une malédiction ! Car ces idées qu'il défend si brillamment ne valent que si elles peuvent être défendues intelligemment par tous, de façon argumentée, dans un ensemble cohérent, et avec une vue globale qui nous fait malheureusement défaut ! À nous tous ! Car c'est un métier, un entraînement, une gymnastique, d'avoir cette approche épistémologique [1] de ce que l'on veut nous masquer.

Et donc, il faut se battre et lutter contre les attaques fulgurantes des journaputes ! Mais si, voyons, vous savez ! Du genre, "Et les fonctionnaires, M Mélenchon, vous les payez comment ?"

Comment rivaliser avec ces 8 mots, quand c'est toute la complexité du montage technocratique pseudo-démocratique qu'il faut démonter afin d'expliquer que cette question est fausse, biaisée et participe de l'entreprise systématique d'avilissement de la politique alors que le temps "informationnel" se compte en secondes !

Oui, vraiment, les petits politiciens formatés à la technocratie bureaucratique, ou à la domination managériale, vous ne valez que ce dont vous êtes capables : des slogans, des boucs émissaires, des dogmes ! Vous êtes creux, teigneux, malhonnêtes, manipulateurs, serviles, complices, responsables ou coupables. Comme ce doit être confortable !

Mais il faudra bien, un jour, que vous en répondiez ! Il le faudra bien !

Mais pas maintenant ! Paske pour l'instant sur la 6, y a Sissi Impératrice... 

Notes
[1] dans l'acception de Piaget