Nous sommes le socialisme qui se réinvente. Ceux qui prennent acte du
terrible échec des systèmes qui se prétendaient lui, et, sans modèle,
voudraient vivre autrement, mais ne le peuvent guère qu'à la marge, EN
marge, et en ré-inventant tout.
Nous sommes de ceux qu'on traite d'archaïques, de ceux qui sont invisibles, sans voix, tus dans les média, raillés dans les ors, méprisés dans les statistiques. Je suis des sans voix, sans porte-voix, de ces petites mains qui font tourner la machine à profits. Une terrible machine folle tournant à vide, qui produit pour produire, et non pour répondre à nos besoins.
Je suis de ceux qui considèrent le capitalisme comme une maladie du vivre ensemble, comme un cancer de notre humanité. Celui qui accepte sans plus s'en scandaliser qu'une entreprise naisse vive et meure, en raison même de la logique mortifère qui sous-tend le capitalisme, prédateur par définition. Celui qui a compris qu'il vit dans un système où il faut croître ou mourir. Je suis aussi celui qui a compris que le chef d'entreprise peut être humain, voire même un chic type, le dimanche à table, mais un type qui doit jouer selon les règles, et qui, s'il ne le fait pas, mourra.
Je suis celui qui, pourtant, combattra ce "chic type", car c'est par son biais que nous pouvons attenter au système, et c'est lui qui nous y lie.
Je suis celui qui a compris que la recherche du profit est synonyme de destruction. La destruction créatrice chère à Schumpeter. Destruction de richesse, de vie, de paysage, de diversité, de différence, de beauté, de savoir, d'intelligence, d'amour, de compassion, de fraternité. Je suis de ceux qui ont compris qu'il n'est nul moyen d'y échapper, hormis à sortir de la boucle.
Celui qui a compris qu'au besoin, on empoisonnera mes enfants pour ne pas laisser la pompe à profits se tarir. Celui qui a compris qu'on n'empêchera pas la survenue des cancers liés à l'activité industrielle et aux pesticides épandus par millions d'hectolitres dans les champs ; liés aux cocktails de molécules chimiques qu'on nous fait ingérer en respirant, en mangeant, en buvant, en se soignant, en travaillant, en conduisant, en jardinant, en bricolant, en nageant, en se promenant et même en dormant.
Celui qui a compris que l'argent rend fou et pousse au crime, que celui-ci soit individuel, de masse, écologique ou économique. Que la soif de richesses est une force génocidaire en puissance. Celui qui a compris que le pouvoir corrompt et que chacun veut sa part de pouvoir. Que chacun veut plus, de tout, en tout temps, à tout prix. Que ses semblables noient leurs pertes de repères métaphysiques dans un consumérisme effréné. Alors, on gaspille, on jette, ou on revend mais on ne donne pas. Car le don est découragé, entravé, criminalisé. Presque toujours culpabilisant pour celui qui reçoit, et si souvent ostentatoire et dédaigneux pour celui qui donne.
Celui qui regrette que l'échange et le troc soient déconseillés, criminalisés, punis, réprimés.
Celui qui sait que, pourtant, la confiance dans le symbole monétaire est morte, et ne se maintient que grâce à un consumérisme débridé, acharné, qui ne doit d'exister qu'à la fuite en avant d'un capitalisme qui essaie de ne pas mourir ; qu'à la puissance du lavage de cerveau publicitaire et propagandiste, toujours à sens unique : plus, c'est mieux.
Je suis de ceux qui ont compris que l'accélération du délitement du lien social et de la soif de culture − son indispensable pendant − voue notre espèce à une mort bien plus certaine que les risques d'une guerre généralisée.
Je suis de ceux qui, désormais regardent ce monde se déliter. Avec ses haines d'un autre âge, ses méfiances tous azimuts, ses cristallisations religieuses qui renaissent de cendres qu'on croyait pourtant refroidies.
Je suis de ceux qui se détachent du monde tel que vous le voulez, de ceux qui consomment peu, jettent le moins possible, donnent tout ce qu'ils peuvent, échangent sans monnaie, recyclent, cultivent, se cultivent, s'isolent face au grand monde foutraque de fausses relations d'autant plus superficielles qu'elles sont virtuelles.
Je suis pourtant de ceux qui se réchauffent le cœur auprès de ces relations virtuelles qui me font me sentir moins seul, moins isolé, et moins "anormal".
Je suis de ceux qui savent que le socialisme vrai passe par la réinvention des communs, la fin des enclosures que sont la propriété privée des moyens de production, l'esclavage du salariat et la servitude généralisée au dieu profit.
Je suis de ceux qui savent, pourtant, que cela n'adviendra pas sans de terribles événements, sans une catastrophe planétaire majeure, économique, démographique, écologique ou sanitaire; événements qui semblent désormais imminents, tant l'accélération du délitement semble exponentielle.
Désabusé, je suis de ceux, qui, finalement, n'y croient plus. De ceux qui, à défaut de mieux, continuent sans plus rien en attendre, de se battre avec les armes de l'époque, un dérisoire bulletin de vote, pour sacrer une représentation qui ne représente qu'elle même, et qui met toutes ses forces dans la bataille médiatique pour que personne, jamais, ne puisse remettre sérieusement en cause l'ordre établi.
Je suis marxiste. Et j'en suis fier.
Je suis lucide, et ce n'est pas une situation enviable.
Je suis écolo, par nécessité.
Je suis pessimiste, parce qu'il ne faut pas se voiler la face.
Je suis le témoin de la décadence finale d'un modèle périmé.
Nous sommes de ceux qu'on traite d'archaïques, de ceux qui sont invisibles, sans voix, tus dans les média, raillés dans les ors, méprisés dans les statistiques. Je suis des sans voix, sans porte-voix, de ces petites mains qui font tourner la machine à profits. Une terrible machine folle tournant à vide, qui produit pour produire, et non pour répondre à nos besoins.
Je suis de ceux qui considèrent le capitalisme comme une maladie du vivre ensemble, comme un cancer de notre humanité. Celui qui accepte sans plus s'en scandaliser qu'une entreprise naisse vive et meure, en raison même de la logique mortifère qui sous-tend le capitalisme, prédateur par définition. Celui qui a compris qu'il vit dans un système où il faut croître ou mourir. Je suis aussi celui qui a compris que le chef d'entreprise peut être humain, voire même un chic type, le dimanche à table, mais un type qui doit jouer selon les règles, et qui, s'il ne le fait pas, mourra.
Je suis celui qui, pourtant, combattra ce "chic type", car c'est par son biais que nous pouvons attenter au système, et c'est lui qui nous y lie.
Je suis celui qui a compris que la recherche du profit est synonyme de destruction. La destruction créatrice chère à Schumpeter. Destruction de richesse, de vie, de paysage, de diversité, de différence, de beauté, de savoir, d'intelligence, d'amour, de compassion, de fraternité. Je suis de ceux qui ont compris qu'il n'est nul moyen d'y échapper, hormis à sortir de la boucle.
Celui qui a compris qu'au besoin, on empoisonnera mes enfants pour ne pas laisser la pompe à profits se tarir. Celui qui a compris qu'on n'empêchera pas la survenue des cancers liés à l'activité industrielle et aux pesticides épandus par millions d'hectolitres dans les champs ; liés aux cocktails de molécules chimiques qu'on nous fait ingérer en respirant, en mangeant, en buvant, en se soignant, en travaillant, en conduisant, en jardinant, en bricolant, en nageant, en se promenant et même en dormant.
Celui qui a compris que l'argent rend fou et pousse au crime, que celui-ci soit individuel, de masse, écologique ou économique. Que la soif de richesses est une force génocidaire en puissance. Celui qui a compris que le pouvoir corrompt et que chacun veut sa part de pouvoir. Que chacun veut plus, de tout, en tout temps, à tout prix. Que ses semblables noient leurs pertes de repères métaphysiques dans un consumérisme effréné. Alors, on gaspille, on jette, ou on revend mais on ne donne pas. Car le don est découragé, entravé, criminalisé. Presque toujours culpabilisant pour celui qui reçoit, et si souvent ostentatoire et dédaigneux pour celui qui donne.
Celui qui regrette que l'échange et le troc soient déconseillés, criminalisés, punis, réprimés.
Celui qui sait que, pourtant, la confiance dans le symbole monétaire est morte, et ne se maintient que grâce à un consumérisme débridé, acharné, qui ne doit d'exister qu'à la fuite en avant d'un capitalisme qui essaie de ne pas mourir ; qu'à la puissance du lavage de cerveau publicitaire et propagandiste, toujours à sens unique : plus, c'est mieux.
Je suis de ceux qui ont compris que l'accélération du délitement du lien social et de la soif de culture − son indispensable pendant − voue notre espèce à une mort bien plus certaine que les risques d'une guerre généralisée.
Je suis de ceux qui, désormais regardent ce monde se déliter. Avec ses haines d'un autre âge, ses méfiances tous azimuts, ses cristallisations religieuses qui renaissent de cendres qu'on croyait pourtant refroidies.
Je suis de ceux qui se détachent du monde tel que vous le voulez, de ceux qui consomment peu, jettent le moins possible, donnent tout ce qu'ils peuvent, échangent sans monnaie, recyclent, cultivent, se cultivent, s'isolent face au grand monde foutraque de fausses relations d'autant plus superficielles qu'elles sont virtuelles.
Je suis pourtant de ceux qui se réchauffent le cœur auprès de ces relations virtuelles qui me font me sentir moins seul, moins isolé, et moins "anormal".
Je suis de ceux qui savent que le socialisme vrai passe par la réinvention des communs, la fin des enclosures que sont la propriété privée des moyens de production, l'esclavage du salariat et la servitude généralisée au dieu profit.
Je suis de ceux qui savent, pourtant, que cela n'adviendra pas sans de terribles événements, sans une catastrophe planétaire majeure, économique, démographique, écologique ou sanitaire; événements qui semblent désormais imminents, tant l'accélération du délitement semble exponentielle.
Désabusé, je suis de ceux, qui, finalement, n'y croient plus. De ceux qui, à défaut de mieux, continuent sans plus rien en attendre, de se battre avec les armes de l'époque, un dérisoire bulletin de vote, pour sacrer une représentation qui ne représente qu'elle même, et qui met toutes ses forces dans la bataille médiatique pour que personne, jamais, ne puisse remettre sérieusement en cause l'ordre établi.
Je suis marxiste. Et j'en suis fier.
Je suis lucide, et ce n'est pas une situation enviable.
Je suis écolo, par nécessité.
Je suis pessimiste, parce qu'il ne faut pas se voiler la face.
Je suis le témoin de la décadence finale d'un modèle périmé.
Edit : ce texte a été écrit en 15 minutes. J'y laisse les fautes, les répétitions et les lourdeurs pour ne pas "épuiser", ne pas trahir la force du premier jet.