Toi, qui geins mollement, parce que tu es Charlie, ou crois l'être, ou plus prosaïquement l'espères, sans trop savoir ce que ça recouvre ;
Toi, qui rejettes en bloc l'idée que tout ceci puisse avoir un lien avec l'islam ;
Toi, dont le premier mouvement instinctif fut "Faut tous les buter" ;
Toi, pétri de certitudes et de la grandeur de ce que tu appelles ton humanisme ;
Toi, qui cherches désespérément la raison de tout ce merdier, qui en cherches les coupables parmi tes voisins de palier ;
Toi, qui trouves que c'était mieux avant ;
Toi, qui crois devoir demander à ton voisin un peu basané de se désolidariser de ces actes barbares ;
Toi, qui cries à la liberté d'expression, et te félicites de ce qu'on foute 4 mois de taule pour quelques mots sur Twitter ;
Toi, donc, qui décides de regarder le doigt plutôt que la lune, et préfère en rester à ta vision du monde simpliste et ethnocentrée, celle que tu acquiers en observant le monde par le petit bout de la lorgnette que les média te désignent ;
Toi, enfin, qui crois que tout cela est la faute à pas de chance, à la barbarie de l'Autre, du pas comme toi, qui t’étonnes connement de ce que les conflits mondiaux soient importés dans notre "beau pays" ;
T'es-tu interrogé sur le rôle de tes actions et de tes paroles, de ton bulletin de vote ?
T'es-tu questionné sur ta responsabilité dans l'avancement inexorable d'une société où l'on criminalise les pauvres, d'un monde qui extorque à l'Afrique toutes ses richesses, toutes ses matières premières, tous ses cerveaux, et qui en échange, va lui déverser ses tombereaux de merdes, de déchets (y compris radio-actifs), et polluer ses rivières et ses champs ?
As-tu un seul instant réfléchi à ces bulletins que tu as mis dans les urnes successives, et qui ont conduit la représentation de ton pays (mais pas seulement) à aller totalement démanteler et annihiler des États souverains au nom de principes fallacieux ?
Es-tu sûr que ce sont les hommes et femmes politiques qui accélèrent le délitement du lien social, de l'entre-aide et de la solidarité, et que tu mets en place, grâce à ton bulletin ou à son absence qu'il faut blâmer ?
Es-tu sûr que ta façon de vivre, que tu protèges à coups de votes et de positions égoïstes, et qui se fait aux dépends de ce que tu appelles dédaigneusement les "pays en voie de développement" (ou quelque autre circonlocution débile, pour ne pas dire "vivier d'esclaves et de matières premières"), sans leur laisser jamais la moindre chance d'accéder un jour à ton niveau de consommation ne pousse les plus malheureux à quitter leur propre pays, leur famille ?
Et que ces migrants qui meurent par milliers en Méditerranée ne sont pas le simple résultat des scrutins successifs que tu as honorés de ton indolente participation (quand tu as daigné te déplacer), sans vraiment savoir ou chercher à comprendre ni pourquoi ni pour qui tu exprimais ton suffrage ?
Ne penses-tu pas que la présence militaire de nos sociétés occidentales, décidée par ceux que tu es supposé avoir élus, puisse sembler une ingérence intolérable dans ces pays déjà pétris de misère et d'inégalités ?
Ne crois-tu pas que l'endormissement, l'anesthésie généralisée, l'abrutissement consumériste de ton mode de vie puisse être un terrible miroir pour ceux qui croient devoir rêver de ton mode de vie ?
Est-ce que tu ne crois pas que la stigmatisation, et la relégation au niveau de citoyens de seconde zone de pans entiers de notre société puisse pousser les plus désespérés, les plus fragiles à frapper, aveuglément, parce qu'il faut bien que ça sorte ?
Es-tu toujours fier d'avoir voté pour ces traités qui donnent la primeur à l'économie prédatrice et mortifère sur le vivre ensemble ? Fier de t'être laissé voler ceux de tes votes qui, presque par hasard, rejetaient vaguement lesdits traités ?
Toi, qui rejettes en bloc l'idée que tout ceci puisse avoir un lien avec l'islam ;
Toi, dont le premier mouvement instinctif fut "Faut tous les buter" ;
Toi, pétri de certitudes et de la grandeur de ce que tu appelles ton humanisme ;
Toi, qui cherches désespérément la raison de tout ce merdier, qui en cherches les coupables parmi tes voisins de palier ;
Toi, qui trouves que c'était mieux avant ;
Toi, qui crois devoir demander à ton voisin un peu basané de se désolidariser de ces actes barbares ;
Toi, qui cries à la liberté d'expression, et te félicites de ce qu'on foute 4 mois de taule pour quelques mots sur Twitter ;
Toi, donc, qui décides de regarder le doigt plutôt que la lune, et préfère en rester à ta vision du monde simpliste et ethnocentrée, celle que tu acquiers en observant le monde par le petit bout de la lorgnette que les média te désignent ;
Toi, enfin, qui crois que tout cela est la faute à pas de chance, à la barbarie de l'Autre, du pas comme toi, qui t’étonnes connement de ce que les conflits mondiaux soient importés dans notre "beau pays" ;
T'es-tu seulement demandé en quoi TU es responsable ?
T'es-tu interrogé sur le rôle de tes actions et de tes paroles, de ton bulletin de vote ?
T'es-tu questionné sur ta responsabilité dans l'avancement inexorable d'une société où l'on criminalise les pauvres, d'un monde qui extorque à l'Afrique toutes ses richesses, toutes ses matières premières, tous ses cerveaux, et qui en échange, va lui déverser ses tombereaux de merdes, de déchets (y compris radio-actifs), et polluer ses rivières et ses champs ?
As-tu un seul instant réfléchi à ces bulletins que tu as mis dans les urnes successives, et qui ont conduit la représentation de ton pays (mais pas seulement) à aller totalement démanteler et annihiler des États souverains au nom de principes fallacieux ?
Es-tu sûr que ce sont les hommes et femmes politiques qui accélèrent le délitement du lien social, de l'entre-aide et de la solidarité, et que tu mets en place, grâce à ton bulletin ou à son absence qu'il faut blâmer ?
Es-tu sûr que ta façon de vivre, que tu protèges à coups de votes et de positions égoïstes, et qui se fait aux dépends de ce que tu appelles dédaigneusement les "pays en voie de développement" (ou quelque autre circonlocution débile, pour ne pas dire "vivier d'esclaves et de matières premières"), sans leur laisser jamais la moindre chance d'accéder un jour à ton niveau de consommation ne pousse les plus malheureux à quitter leur propre pays, leur famille ?
Et que ces migrants qui meurent par milliers en Méditerranée ne sont pas le simple résultat des scrutins successifs que tu as honorés de ton indolente participation (quand tu as daigné te déplacer), sans vraiment savoir ou chercher à comprendre ni pourquoi ni pour qui tu exprimais ton suffrage ?
Ne penses-tu pas que la présence militaire de nos sociétés occidentales, décidée par ceux que tu es supposé avoir élus, puisse sembler une ingérence intolérable dans ces pays déjà pétris de misère et d'inégalités ?
Ne crois-tu pas que l'endormissement, l'anesthésie généralisée, l'abrutissement consumériste de ton mode de vie puisse être un terrible miroir pour ceux qui croient devoir rêver de ton mode de vie ?
Est-ce que tu ne crois pas que la stigmatisation, et la relégation au niveau de citoyens de seconde zone de pans entiers de notre société puisse pousser les plus désespérés, les plus fragiles à frapper, aveuglément, parce qu'il faut bien que ça sorte ?
Es-tu toujours fier d'avoir voté pour ces traités qui donnent la primeur à l'économie prédatrice et mortifère sur le vivre ensemble ? Fier de t'être laissé voler ceux de tes votes qui, presque par hasard, rejetaient vaguement lesdits traités ?
Qu'as-tu donc laissé faire fait à la démocratie ?
